Por la mar chica del puerto • Ricardo Ribeiro, Mayte Martín
Depuis le début de sa carrière, on connaît à Ricardo Ribeiro un tropisme espagnol et tout spécialement andalou. On n’est donc pas étonné de le voir aborder le répertoire de Mayte Martín, la protéenne artiste catalane qui s’est avant tout illustrée – et de quelle manière ! – dans le flamenco, sans jamais s’y laisser enfermer.
Cette vidéo est extraite d’une série d’émissions produites ces jours-ci par la télévision publique portugaise, réunissant chacune quelques chanteurs et musiciens dans la maison d’Amália Rodrigues, aujourd’hui musée. C’est peut-être en raison de cet environnement particulier que l’interprétation, d’ailleurs partielle, semble un peu empruntée, pas tout à fait accomplie. (Et il ressemble de plus en plus à Francis Blanche, non ? N’est-ce pas troublant ?)
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Ricardo Ribeiro • Por la mar chica del puerto. Poème de Manuel Alcántara ; Mayte Martín, musique.
Ricardo Ribeiro, chant & guitare.
Captation : Lisbonne (Portugal), Casa-museu de Amália Rodrigues, avril 2020.
Extrait de l’émission Em Casa d´Amália : apresentação. Patrícia Cordeiro, réalisation. Diffusion : Portugal, 10 avril 2020, RTP1. Production : Rádio e Televisão de Portugal (RTP). Portugal, 2020.
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Pour mémoire, voici le même morceau interprété en 2009 par son ardente compositrice et créatrice, au moment de la publication de l’album Al Cantar a Manuel dont il est extrait. Magnétique. Le poème, comme tous ceux de l’album, est l’œuvre de l’écrivain andalou Manuel Alcántara (1928-2019).
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Mayte Martín • Por la mar chica del puerto. Poème de Manuel Alcántara ; Mayte Martín, musique.
Mayte Martín, chant & guitare ; José Luis Montón, guitare ; Olvido Lanza, violon ; Chico Fargas, percussions.
Captation : Madrid (Espagne), Teatro Español, 2009.
Vidéo : pas d’informations.
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Por la mar chica del puerto
andan buscando los buzos
la llave de mis recuerdos.
Dans la baie que forme le port
Les plongeurs
Recherchent la clé de mes souvenirs.
(Se le ha borrado a la arena
la huella del pie descalzo
pero le queda la pena.
(Sur le sable a disparu la trace
Du pied nu
Mais il y reste la peine,
Y eso no puede borrarlo.)
Impossible à détruire.)
Por la mar chica del puerto
el agua que era antes clara
se está cansando de serlo.
Dans la baie que forme le port
L’eau qui était claire
Se lasse de sa clarté.
(A la sombra de una barca
me quiero tumbar un día;
echarme todo a la espalda
y soñar con la alegría.)
(À l’ombre d’une barque
Je voudrais me coucher un jour ;
Et tout abandonner
Et rêver de bonheur.)
Por la mar chica del puerto
el agua se pone triste
con mi naufragio por dentro.
Dans la baie que forme le port
L’eau devenue triste
Se ferme sur mon naufrage.
Manuel Alcántara (1928-2019). Por la mar chica del puerto, dans : La misma canción (1992). Source : Fundación Manuel Alcántara. Manuel Alcántara (1928-2019). Dans la baie du port, trad. par L. & L. de Por la mar chica del puerto, dans : La misma canción (1992).
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Bon, il faut être indulgent avec Ricardo Ribeiro qui affiche avec crânerie une ouverture ibérique qui n’est pas souvent bien perçue par les milieux culturels portugais assez chauvins. Et puis Mayte Martin c’est si grand. Merci encore.